Le projet éducatif

Préambule :
Se fondant sur l’Evangile et l’enseignement de l’Eglise catholique, le présent projet éducatif a été élaboré en concertation avec des représentants des différents acteurs de la communauté éducative[1] du collège Saint-Eugène de Mazenod, au cours de plusieurs conseils d’établissement faisant suite à une consultation générale. Les missions prioritaires attendues qui s’en dégagent sont les suivantes :

  • Dispenser un enseignement exigeant pour que chaque élève atteigne son excellence.
  • Créer un environnement sécurisé, calme et épanouissant.
  • Développer les valeurs morales (de bienveillance, d’empathie, de respect, d’engagement, de responsabilité, de goût de l’effort).

« Notre établissement est ouvert à tous, conformément à la volonté de l’Eglise catholique de mettre à la disposition de tous, ses orientations éducatives. […] Il est associé à l’Etat par contrat […].»[2]
« L’école ne se substitue pas aux parents mais leur vient en aide. »[3] Aussi, toute famille qui choisit de nous confier la co-éducation de leur(s) enfant(s), s’engage à respecter et à adhérer à notre projet éducatif. De même, chaque « jeune s’engage à apprendre, à respecter le projet de l’établissement, à être acteur de sa formation. »[4]

I) Transmettre : l’amour de transmettre et pour transmettre.

Transmettre avant tout des savoirs[5], mais également des savoir-faire et des savoir-être.
Transmettre les vertus évangéliques « […] pour favoriser leur croissance humaine et spirituelle. Les jeunes ont besoin d’une qualité d’enseignement et en même temps de valeurs, non seulement énoncées, mais témoignées. […] On ne peut faire grandir, on ne peut éduquer sans cohérence : cohérence et témoignage. »[6]

1) Savoir transmettre.

« Transmettre le plaisir d’apprendre »[7] en mettant la personne de l’élève au cœur de notre transmission, afin de lui offrir des possibilités : apprendre pour comprendre et créer.

2) Agir pour grandir ensemble.

Développer la confiance et les talents de chacun, en faisant des différences une force. Partager un savoir-faire dans une communauté éducative solide et efficace. Partager un savoir-être, en mettant en place des projets pour créer des liens et donner du sens.

II) Permettre : rendre possible par l’action et la confiance.

Créer les conditions favorables pour rendre possible l’épanouissement de chacun dans le respect et l’amour de l’autre et construire sereinement des hommes et des femmes responsables, ouverts sur le monde.
« Fournir [au jeune] une armature qui pourra le maintenir debout et lui permettre d’utiliser sa sensibilité. »[8]

1) Le cadre et les valeurs.

Créer les conditions favorables au respect, à la sécurité et à l’épanouissement de l’enfant ; autoriser avec souplesse et bienveillance dans un cadre défini.
Rendre possible le développement intégral de la personne en permettant la rencontre avec le Christ.
Développer une culture de l’engagement et de la responsabilité.

2) La personne et l’individu.

Créer un climat de confiance entre élèves et éducateurs.
Le potentiel de chacun doit être discerné et valorisé, afin de le pousser à son excellence.
Chaque élève avec ses richesses doit pouvoir se réaliser et être acteur de sa vie.

III) Admettre : accueillir fraternellement au sein d’une communauté de vie.

L’esprit mazenodien, considérant toute vie comme sacrée, nous porte à inclure au sein de notre communauté : « Ayez toujours beaucoup de déférence et de respect les uns pour les autres.»[9]

1) S’ouvrir à l’autre…

…Par l’altérité, la tolérance, le respect et la fraternité.
Accepter l’autre dans ses différences, sans l’exclure, pour nous enrichir et pour progresser ensemble.

2) S’ouvrir au monde.

S’engager c’est devenir acteur de sa vie. C’est devenir des hommes et des femmes libres ; des citoyens responsables ; s’engager au service des autres et pour construire un monde meilleur.
C’est également être sensible à la préservation de notre environnement, car « […] notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts […]. »[10]
Vouloir pour l’autre et pour soi-même ce qu’il y a de meilleur ; chacun est digne d’y prétendre.

Postambule :
« L’objectif ultime, la certitude de l’éducateur, c’est qu’il doit « former des Hommes pour les autres ». Cela est vrai au plan profane et à fortiori au plan chrétien : le Christ est l’exemple par excellence de l’Homme pour les autres. »[11]
Pour qu’elle soit porteuse de bons fruits, l’éducation est question de patience ; elle « est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »[12]
Dans notre vision éducative, l’humilité est une vertu : « celui qui plante n’est pas important, ni celui qui arrose ; seul importe celui qui donne la croissance : Dieu. »[13]

Ce projet éducatif a reçu l’agrément de l’autorité de Tutelle diocésaine, le 15 mars 2019.

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[1] Au sens de l’article 115 du Statut de l’Enseignement catholique de France du 1er juin 2013.
[2] Projet éducatif et éthique républicaine, Comité National de l’Enseignement Catholique, 7 juillet 2015.
[3] Pape François, La joie de l’amour, Exhortation apostolique du 19 mars 2016, Bayard-Cerf-Mame, p. 67.
[4] Extrait des Orientations de l’Enseignement catholique diocésain de Marseille du 4 décembre 2013.
[5] Extrait de l’article « Les 3èmes rendez-vous de la fraternité », dans Réenchanter l’école, la newsletter de l’Enseignement catholique, n°18, novembre 2017, p. 3.
[6] Extraits du discours du Pape François aux participants à l’assemblée plénière de la congrégation pour l’éducation catholique (des institutions d’enseignement), du 13 février 2014.
[7] Boris Cyrulnik cité dans Sylvie Horguelin, « Congrès de l’APEL sous le signe de la transmission », dans ECA N° 385, juin-juillet 2018, p. 11.
[8] Geneviève Bersihand, dans Les Filles et leurs pères, Robert Laffont, 1993.
[9] Extrait des écrits de saint Eugène de Mazenod dans la Collection Ecrits Oblats, I, 1, p. 34.
[10] Pape François, Laudato Si’, Lettre Encyclique du 24 mai 2015, Libreria Editrice Vaticana, article 1er p. 3.
[11] Père Henri Madelin s. j., « Tout homme est une histoire sacrée », in ECD 2061.
[12] Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4, 31-32.
[13] Première Lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 3, 7.